Le cinquième Yama
Aparigraha; Le non-attachement
Aparigraha: « Pratique et le reste viendra »
Nous abordons le dernier principe des codes moraux, le dernier Yama : Aparigraha. Dans le sens pur du sanskrit, Aprarigraha signifie « non attachement » ou « non possessivité ».
L’idée est donc de se libérer. Se libérer des possessions qui ne nous sont pas ou plus nécessaires, mais également se libérer des pensées, des émotions, car elles créent une attente ou un schémas qui ne sont pas constructifs.
En appliquant le principe du « non-attachement », nous ouvrons la porte à ce qui se passe et à ce que nous sommes ici et maintenant, en ne se laissant plus affectés par la peur de manquer ou de perdre, nous ne vivons plus dans le passé ou dans le futur mais bel et bien dans le présent.
L’art de la simplicité
La société tend à nous faire croire que le bonheur est dans la consommation en tous genres. La simplicité replace l’expérience de vie dans son authenticité comme porteuse de bonheur profond. Le mental devient alors plus clair et plus calme car il n’est possédé par aucun désir extérieur.
En effet, lorsque nous possédons moins, nous avons moins de choses à entretenir, à payer, à désirer, on peut plus facilement rediriger notre attention vers ce qui compte vraiment : notre famille, nos relations, nos rêves, nos passions, … Et ainsi cultiver le contentement.
Aparigraha c’est vouloir se détacher de « l’avoir » pour se concentrer sur « l’être », il nous apprend également à mettre l’accent sur la gratitude de ce que nous « possédons » déjà, plutôt que sur le désir d’accumuler.


Le non-attachement, c’est aussi ne pas s’accrocher à ses certitudes, à ses pensées, ses souvenirs. Toutes nos connaissances, théories, idées, identités, mémoires, sont autant d’accumulations qui se sont faites autour de notre ego. Aparigraha, c’est laisser le « je » se dissoudre en totalité.
Et sur notre tapis de yoga
Posés sur notre tapis de yoga ou sur notre coussin de méditation, nous recherchons les fruits de notre pratique, un apaisement mental, un corps complètement relâché, souple ou fluide… Nous recherchons quelque chose d’agréable qui pourrait nous rassurer que tout ce temps est un temps capitalisé.
Aparigraha est l’un des enseignements fondamentaux dans le texte yogique La Bhagavad Gita, où Krishna partage l’un des enseignements, et probablement le plus important : « Que ta préoccupation soit avec l’action seule, et jamais avec le fruit de l’action.
Ne laisse pas les résultats de l’action être ton motif et ne sois pas attaché à l’inaction. Il faut comprendre ici, que si nous nous préoccupons trop du résultat final, nous n’apprécierons pas suffisamment les efforts qui nous conduisent au but, il faut donc nous immerger dans l’action, sans nous préoccuper constamment de ce qui en résultera.
C’est savoir lâcher-prise et si nous pratiquons pour l’amour de la pratique, sans se pousser au-delà de nos limites, sans forcer, le corps va s’assouplir et se renforcer et les asanas difficiles deviendront alors progressivement accessibles.
C’est vrai que les progrès dans notre pratique sont encourageant, mais cela n’est pas la seule récompense.
La joie de pratiquer est une bien plus belle récompense.
L’essentiel n’est pas la destination mais le voyage ! Alors pratiquez pour le seul plaisir de la pratique et le reste viendra.